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« Participer au développement du continent africain »

News

04/09/2019

Entretien avec Aziz Daifi, fondateur de la start-up Leya

En 2017, Société Générale a lancé un programme d'intrapreneuriat baptisé Internal Startup Call, afin de faire émerger des projets de collaborateurs susceptibles de devenir de futurs services ou produits allant au-delà des services bancaires traditionnels.

60 start-ups internes ont ainsi été sélectionnées par le Comité de direction, et ont bénéficié d'un programme d'accompagnement du Groupe.

Parmi celles-ci, la start-up <link https: www.linkedin.com company heyleya _blank>Leya propose un service mobile permettant à son utilisateur de trouver rapidement et à tout moment le kiosque le plus proche qui a la liquidité suffisante pour assurer un retrait.


Aziz Daifi - Foundateur de Leya

Pourriez-vous décrire en quelques mots la solution proposée par votre start-up, Leya ?

L'Afrique Occidentale est peu bancarisée (15% en moyenne) mais très utilisatrice de Mobile Money (jusqu'à 67% dans certaines régions) et de solutions de transferts d'argent (Western Union…). Ces produits et services requièrent de se rendre dans des « kiosques » permettant de retirer, transférer ou déposer des liquidités. Le problème majeur est que ces petits kiosques indépendants disposent de très peu de liquidité, ce qui rend très difficile ces opérations lorsqu'on en a besoin.

Leya a donc pour objectif de résoudre ce problème : un chatbot sur Facebook Messenger (et demain sur WhatsApp et Application mobile) permet de trouver le kiosque le plus proche disposant d'assez de liquidités pour effectuer son opération, grâce à un système de géolocalisation et d'interrogation en temps réel des kiosques à proximité.
Leya, c'est le Uber de la distribution de monnaie.

Cela représente un gain de temps, d'argent et de sécurité pour les utilisateurs, puisque ceux-ci n'ont pas à prendre de taxi pour aller de kiosque en kiosque, évitant ainsi au client qui navigue d'un point à l'autre de se faire repérer.

Quelles ont été les motivations qui vous ont poussé à créer votre start-up ?

Participer au développement du continent en proposant des solutions simples, efficaces et pragmatiques parfaitement adaptées au marché Africain car pensées par et pour les Africains.

Leya est née à Abidjan l'été dernier lors d'ateliers durant lesquels près de 60 utilisateurs et acteurs terrain de la mobile money et du transfert d'argent se sont exprimés sur les irritants vécus au quotidien.
Elle grandit actuellement entre les mains d'une communauté de 10 Abidjanais hyper motivés, pour qui Leya est un projet à impact qui va changer le quotidien des Ivoiriens et des habitants de la sous-région.

En résolvant ce problème majeur de la mobile money, Leya favorise son usage et contribue ainsi au développement et à l'inclusion financière – facteur essentiel de réduction de la pauvreté et de promotion de la prospérité.

Vous avez participé au salon VivaTech, qu'attendiez-vous de cette rencontre ?

Cette participation représentait l'entrée dans la cour des grands. Participer à VivaTech est une manière de montrer que Leya est un projet qui compte. Après quelques mois d'incubation, Leya était vraiment là.

L'objectif était de rencontrer de nouveaux partenaires (opérateurs, distributeurs, autres start-ups, développeurs, investisseurs...) permettant de manière directe ou indirecte d'accélérer le déploiement de Leya.

Quels sont les projets en cours ou à venir pour le développement de Leya ?

Leya est une place de marché. De ce fait, nous devons gérer 2 fronts principaux : l'offre (les kiosques), la demande (les utilisateurs) ainsi que les leviers d'accélération et sources de monétisation (les opérateurs) :

  • Les kiosques : avec 2.400 kiosques partenaires à Abidjan recrutés en quelques mois, le maillage est suffisant pour assurer une qualité de service. Nous organisons maintenant des événements pour les fédérer autour d'une communauté active permettant de maximiser leur engagement.

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    Les utilisateurs : dans un pays où les fraudes sont fréquentes et la population méfiante, l'enjeu est de montrer patte blanche. Pour cela, nous organisons des événements terrain et faisons relayer la communication par des influenceurs digitaux. Nous faisons également en sorte d'améliorer l'expérience utilisateur en restant en contact avec la population pour trouver des solutions aux contraintes locales (data, GPS…) et rendre le service plus accessible (WhatsApp, etc.).

  • Les opérateurs : nous sommes sur le point de faire signer notre premier contrat avec un opérateur afin de lui fournir le service Leya en marque grise et continuons les négociations avec d'autres opérateurs qui ont déjà exprimé leur intérêt pour notre solution. 

En parallèle, nous souhaitons responsabiliser et organiser notre communauté locale pour la rendre autonome sur le déploiement de Leya Côte d'Ivoire avant de remobiliser notre équipe vers d'autres régions, à commencer par Dakar.