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Coofa

Une caisse intelligente pour les commerçants

La startup Cooffa a été classée à la 2e place du Hackathon L'Arbre à Palabres. Son projet est une suite d'applications qui organise le flux d'informations entre producteurs de produits de grande consommation, distributeurs et clients finaux.

Fiche de présentation

Interview avec Ahmed-Medhi Omarouayache, créateur de Coofa

Quelle est l’histoire de votre projet et le déclic ?

Au départ, nous avions imaginé une solution de mobile money dédiée au marché algérien, Mobicash. Mais le gouvernement a durci la réglementation pour finalement interdire cette activité. Alors, nous avons dû abandonner. Cependant, dans le cadre de ce projet, nous avions développé un principe de caisse intelligente. Elle permettait aux commerçants d’effectuer des achats auprès de leurs fournisseurs. Durant nos échanges, de nombreux producteurs et distributeurs de produits de grande consommation nous avaient fait part d’un besoin d’optimiser leur distribution en se connectant au réseau de revendeurs. Et nous avons eu l’idée de développer le projet Cooffa.

En quoi votre projet est-il innovant ?

Tout d’abord, nous apportons une innovation technologique à travers notamment la technologie Bebond. Elle permet à la caisse intelligente de demeurer connectée au serveur même sans couverture internet. La technologie Blockchain favorise la mise en place d’un programme de fidélité en réseau. Mais l’innovation principale réside dans le modèle économique. Nous proposons de mettre à la disposition des commerçants la caisse – la machine et sa solution logicielle – totalement gratuitement. Nous nous rémunérons à travers 3 types de services. Premièrement, nous proposons des services payants comme la surveillance de la boutique à distance. Ensuite, nous récoltons de la data sur l’état des stocks ou les habitudes de consommation des clients que nous valorisons puis proposons aux marques. Enfin, nous proposons aussi à d'autres éditeurs de solutions pour point de vente d'héberger leurs solutions dans notre caisse. La nouvelle solution de mobile money YUP déployée en Afrique pourrait par exemple intégrer une solution de paiement intégrée à la caisse qui est techniquement un environnement sécurisé et contrôlé. Cela permettrait de ne pas devoir proposer un terminal de paiement électronique supplémentaire aux commerçants et donc d’éviter de gérer de la maintenance avec en plus l'avantage de fonctionner même hors connexion.

Que représente le Lab Innovation pour vous ?

C’est un formidable accélérateur relationnel. Nous avons pu grâce à lui entrer en contact avec des professionnels de la banque et de l’écosystème africain. Il représente également un puissant hub facilitant les connexions entre les startups, les professionnels de la banque et de la finance et des entreprises potentiellement utilisatrices de nos solutions.

Qu’attendiez-vous du Lab ?

Nous souhaitions une reconnaissance qui nous confère une réelle légitimité. Désormais nous pouvons dire que notre concept est validé par le Lab d’une banque internationale.

Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Tout d’abord une nouvelle dynamique extrêmement positive qui nous donne l’envie d’aller encore plus loin. Mais surtout, cela positionne notre projet dans une nouvelle échelle. Cooffa n’est plus limité au marché algérien. C’est désormais un projet africain.

Quels sont les bénéfices de votre projet pour le marché africain ?

Le premier bénéfice relève de l’optimisation de la distribution de produits de grande consommation. Notre solution permet également de renforcer la traçabilité et favorise donc la mise à disposition du consommateur de produits de meilleure qualité. L’intérêt est également majeur pour le développement des stratégies de fidélisation sur le continent. Aujourd’hui, 5 000 Md$ de points de fidélité sont en circulation dans le monde. Notre continent demeure cependant en marge de cette industrie. La raison ? Elle relève du tissu économique composé majoritairement de petites boutiques intervenant dans l’informel. Pour elles, les sommes à investir sont souvent rédhibitoires. Avec notre technologie, nous permettons à des centaines de milliers de petites boutiques de bénéficier des technologies le plus modernes, jusque-là réservées aux grandes enseignes.

Dans 10 ans, comment imaginez-vous votre startup ?

Eh bien nous sommes ambitieux ! Alors, j’imagine que nous couvrirons une grande partie de l’Afrique mais que nous aurons aussi conquis des parts de marché en Asie et en Amérique Latine. Nous aurons également enrichi notre offre de services avec des solutions Big Data et reposant sur l’Intelligence Artificielle, apportant une connaissance toujours plus fine des habitudes de consommation en fonction de chaque région.

Quel est pour vous le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

Et bien j’en ai reçu trois particulièrement précieux. Le premier m’a été donné pendant le Hackathon, L’arbre à palabres. Maria, la présidente de l’association des femmes commerçantes camerounaises m’a sensibilisé sur un point essentiel. Je devais tout faire pour rendre accessible au plus grand nombre cette solution d’avenir. Et pour y parvenir, un des moyens était de renoncer à ma culture d’ingénieur en jouant systématiquement la carte de la simplicité pour l’utilisateur final. Toujours durant le Hackathon, le CEO de YUP m’a conseillé de faire sponsoriser le hardware grâce à son contenu. Enfin, le troisième conseil m’a été prodigué pendant la Learning expédition à Bangalore par le fondateur de la start-up Momoe. Il a insisté sur les avantages de lancer une start-up sur un vaste marché. Cela m’a conforté dans ma décision de donner une envergure continentale à Cooffa..