
Rencontre avec les gagnants du hackathon panafricain Tam-Tam
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L’équipe Yup Prévoyance met la santé au cœur.
Les deux représentants de l’équipe Yup Prévoyance, Mohamed Bensoltana, collaborateur Société Générale Maroc et Dognimin Koulibali, fondateur de la start-up TecHouse, se prêtent au jeu de l’interview croisée.

De gauche à droite : Frédéric Oudéa (Directeur général du groupe Société Générale), Mohamed Bensoltana, Alexandre Maymat (Responsable Afrique, Méditerranée et Outre-mer pour Société Générale) et Dognimin Koulibali.
Pourquoi avez-vous participé au hackathon ?
Mohammed : Tout d’abord, j’ai trouvé le concept de ce hackathon intéressant, une start-up externe et une start-up-interne qui réfléchissent et travaillent ensemble sur une problématique commune.
Ensuite, la thématique m’a semblé aussi très utile et pertinente puisqu’elle concernait le secteur de l’informel, secteur particulièrement présent et développé en Afrique.
Enfin, à titre plus personnel, j’aime les défis, les challenges, les projets qui permettent de réfléchir « out of the box » …
Dognimin : Nous avons participé à ce hackathon d’une part, à cause des problématiques abordées. En effet, la question de la santé des populations du secteur informel est un enjeu majeur. D’autre part, nous y avons vu une opportunité pour juger notre niveau et donner une meilleure visibilité à notre startup.
Pourquoi avoir choisi la santé ?
Mohammed : C’est un sujet qui adresse une réelle problématique dans nos environnements : les assurances santé sont peu développées, la gestion des risques relève souvent du ressort de la solidarité familiale intergénérationnelle ou intracommunautaire. Malheureusement, dès lors qu’un membre de la famille est confronté à un coup dur, on peut se retrouver dans des situations dramatiques, pouvant mettre en péril l’équilibre familial.
Dognimin : Comme précédemment expliqué, les populations du secteur de l’informel en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier qui représentent plus de 95% de la population globale sont livrées à elles-mêmes sur la question de santé. En effet, n’ayant pas de revenus fixes et réguliers, il est difficile pour ces populations de bénéficier de prestations de santé de qualité. Elles recourent donc à des vendeurs ambulants de médicaments, chose qui décuple le risque de maladies. Pour nous, trouver des solutions afin d’alléger un tant soit peu ou perpétuellement le quotidien de nos populations est un véritable sacerdoce. La question de la santé étant vitale, elle apparaît donc en tête de notre catalogue de services.
Pouvez-vous m’en dire plus sur la solution que vous allez développer ?
Mohammed : Il s’agit d’une solution simple, accessible et ayant pour objectif de préserver les équilibres familiaux en cas de coup dur.
Dognimin : Comme expliqué lors de notre présentation, notre solution Yup Prévoyance propose un nouveau modèle producteur / distributeur qui pourrait répondre efficacement aux besoins de l’Afrique. Elle répond à un principe simple qui permet à un souscripteur d’être débité de 2% sur chaque recharge de son wallet YUP (portefeuille électronique). Ce montant débité est affecté à son compte prévoyance, converti en points et pour ces niveaux de points atteints, le souscripteur, en cas de maladie grave, d’invalidité etc., peut bénéficier d’un montant correspondant.
Mohammed : Nous avons aussi conçu une application mobile qui permet au client de voir où en sont ses points prévoyance et les montants qu’il percevra en cas de coup dur. L’appli délivre aussi des conseils et bonnes pratiques pour préserver la santé.
Dognimin : Comme l’a dit Mohammed : « c’est mathématique : plus je recharge sur YUP, plus je cotise à l’assurance prévoyance et plus je suis indemnisé en cas de soucis de santé. »
En quoi votre projet est innovant pour l’Afrique ?
Dognimin : Ce projet est innovant dans le sens où, de prime à bord, il répond aux besoins des populations vulnérables. Aussi, il s’adresse à tous les acteurs du secteur informel et enfin est adapté à leur capacité de paiement.
Mohammed : Notre offre est innovante car elle s’appuie sur des micro-cotisations, quasi indolores, prélevées sur chaque recharge YUP, qui permettent de générer un véritable levier d’assurance prévoyance et d’accompagner ainsi les acteurs de l’informel sur un volet essentiel : la santé.
Au-delà de l’offre, notre projet s’appuie sur un nouveau modèle producteur – distributeur, à l’image de l’Afrique : en effet, il ne s’agit pas d’un modèle classique banque-assurance, mais d’un modèle wallet-micro-assurance.
Qu’attendez-vous de la learning expedition ?
Dognimin : Nous aimerions pouvoir nous immerger dans un nouvel écosystème afin de nous imprégner des réalités d’autres populations, apprendre des succès et des échecs et partager les expériences.
Mohammed : L’approche de nouveaux écosystèmes, des rencontres inspirantes, des partages d’expériences… couplés à la découverte d’un nouveau pays et de sa culture !
Mohammed, quel impact votre participation a-t-elle eu sur votre activité au sein de la banque ?
Mohammed : Il est sans doute un peu tôt pour le dire. Mais d’ores et déjà, j’ai eu le plaisir d’être encouragé, accompagné, félicité par des collaborateurs et des managers qui me connaissaient peu jusqu’à présent. Je pense qu’un lien de reconnaissance et de confiance s’est installé et c’est très appréciable.
Dognimin, en tant que startup externe déjà existante, qu’attendiez-vous de ce hackathon ?
Dognimin : Je tiens tout d’abord à remercier le Lab Innovation à Dakar pour l’opportunité qu’il a donné aux startups externes d’avoir une chance d’exposer leurs compétences à travers Tam-Tam. Permettez-moi d’adresser des remerciements spéciaux à Florent YOUZAN, Hanae BENNANI, Fatoumata NIANG NIOX, Hajar CHOKAIRI et Thomas KOWALCZYK pour le soutien et les conseils qu’ils nous ont prodigués lors de cette aventure.
En tant que nouvelle startup dans l’écosystème, il était crucial pour nous de participer à ce hackathon non seulement pour la problématique de santé abordée, qui est, comme je le disais plus tôt, une question importante dans notre catalogue de services. De plus, il était important pour nous de côtoyer d’autres startups afin d’évaluer notre niveau et échanger les expériences sur la question de l’innovation qui est au cœur des stratégies des grandes entreprises.
Quelles sont vos impressions générales sur cette aventure ?
Dognimin : Nous ne pouvons que tirer notre chapeau aux comités d’organisation qui depuis le début ont mis en place une stratégie infaillible pour nous permettre d’être à notre aise. Cette aventure a été très bénéfique pour nous car elle nous a permis de rencontrer des personnes passionnées par leurs activités et qui ne demandaient qu’à les partager.
Mohammed : En quelques mots : une aventure enthousiasmante, un accompagnement de qualité et des rencontres inspirantes !
Que diriez-vous à d’autres intrapreneurs/entrepreneurs qui voudraient participer à un hackathon ?
Mohammed : N’hésitez pas, lancez-vous ! Il s’agit d’expériences enrichissantes et stimulantes.
Dognimin : Je ne pourrais que les encourager à foncer tête baissée sans aucune appréhension. Quel que soit le résultat, que l’on soit vainqueur ou non, on ressort des hackathons avec des expériences, de nouvelles idées et un carnet d’adresses étoffé.
Comment va se dérouler la suite pour le développement de votre projet ?
Mohammed : Nous ne savons pas encore, l’organisation projet est en cours mais nous espérons pouvoir contribuer le plus possible dans la mise en œuvre de notre projet, auquel nous croyons beaucoup.
Dognimin : Pour nous, il s’agit de réaliser le projet afin de justifier le trophée que nous avons gagné et ainsi alléger la souffrance des populations vulnérables.
Une citation, un mot ou un proverbe pour conclure ?
Mohammed : Pour conclure je dirais : si tu as ta santé, tu as tout ce qu’il faut pour aller chercher le reste.
Dognimin : J’aime bien cette citation de Confucius qui cadre bien avec cette aventure que Société Générale en Afrique nous a donné de vivre et nos aspirations : « Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir. »